12.28.2015

Haïku de route-102/ Big Oak Flat Road
















Big Oak Flat Rd, on descend des larges pans d'arbres brûlés, des trouées aux doigts secs et brunis, une terre vallonnée d'herbes drues et pleines d'où émergent des doigts secs et cramés à pointer au ciel trop bleu des régénérescences qu'on laisse faire. La zone est à laisser la nature se conduire et se faire ses beautés et cramer des trous pour respirer et se nourrir plus bas et s'attendrir de l'air autour. C'est assez vaste quand même. On sort de lacées, revenant vers nous, vers nos avant nous et les arrêtées aux lisses où j'aurais voulu que tout s'arrête en instantané, qu'on y soit là assis entre les rochers assis, ma mère devant, vivants et arrêtés jusqu'à ce que ce soit l'éternité elle-même qui s'arrête, puis alors se lever et rejoindre la Ford et la route et mon frère et ma femme et le petit et Michel et Samir et Dimitri et Aymon et les autres et faire un train avec un van dans un bus. On traverse la terre brûlée qui repose entre le cours de la Crane creek et celui de la Wildcat creek. J'ai longtemps essayé de purifier. J'ai toujours voulu essayer de purifier. Avec du feu d'eau. Et faire se rencontrer les jours de feux d'eau et les faire se multiplier. J'ai souvent voulu ces terres brûlées mais je les ai toujours vues comme des jours de deuil. Elles étaient des jours contraints. Des jours contraints dans des jours de joie, de joie fière, des jours de contraintes et de joie où la joie était la contrainte, la contrainte des feux d'eau, des jours sans pain, des jours de plus et des journées augmentées où chaque minute qui buvait était une minute de seconde plus longue, des secondes de feux d'eau froide ou chaude.


On descend. C'est comme une corne sur la carte et revenir au muffle le long du bas des terres pleines de doigts secs et Crane creek plus à droite, derrière les arbres qui restent et profitent des trous cramés. La route est un nez de corne et on prend un virage qui est la gorge qui pend et la route s'abaisse encore pour faire un flan et il y a des arbres hauts et des arbres bas et des bas déjà vert à vivre et des bas déjà mort et le brun des troncs qui vivent et le brun terne des troncs morts encore debout. C'était des journée qui passaient plus lentement, plus durement, qui s'étirait plus durement et qui ne duraient jamais bien longtemps. Trois jours parfois et parfois quatre mois, parfois à peine, parfois un matin, parfois des nuits et des nuits, parfois dehors et parfois dedans, tout seul. Des journées de tunnels comme le tunnel qui nous engouffre sous un Yosemite sur Big Oak Flat Rd, des journées de tunnels courts, plus ou moins court, tunnels courts des vrillées de cols, ces cols d'enfance et ces cols d'adolescence tirée dans la seule différence de la nausée et ce qu'il a bien fallu un jour cesser de sucer, mais le plus loin possible, pinpin le tissu, Pinpin des rapiéçages de grand-maman, pinpin l'accrochée et les lunes de lustre à éviter de devenir grand le nez collé à ce doudou remisé et repris et ravalé, Pinpin repousser le pire, ce devoir d'être au monde et aux autres calé sur le sol de la salle de bain de mes parents.


Sous nous El portal Rd remonte pour nous suivre. Elle est un genoux qui cherche à rapprocher une cuisse, à la remonter, à se coller juste sous les fesses de Big Oak. Elle est pleine de l'artère de la Merced creek qui l'irrigue et la console de ne rien rejoindre. Wawona Rd fait l'arrière du mollet, celui du genoux et la cuisse que Portal et Wawona dise et tout ce qui serait leur cuisse est serrée d'os et rachitique, timide de ce cul qu'on atteint pas et le mollet s'ulcère et se gonfle du manque. Comment mon frère à vu tout cela, a pris tout ça, s'est fait de moi, s'est fait lui de lui et par moi ou par-devers moi, ce qu'il regardait de la là-haut, des là-hauts, ce qui était monté avant lui, ce qui montait avant lui, qu'est-ce qu'il s'est dit et s'est imaginé et s'est fait de l'éclaireur que je devais bien être un peu, ce piteux éclaireurs qui rendait d'autres chemins, d'autres routes, qui prenait les traverses à pas prendre, les traverses qui racontait tout sauf le monde de là et la joie et la joie de ce monde d'ici que j'ai tracé en monde de là et dont j'ai oublié de rapporter la joie, l'éclaireur qui ne gardait des cols que les virages, avec puis sans nausée et qui remontait les sommets loin devant les yeux ou alors, qui les renversait pour les éloigner et n'en pas être ou juste de peu. Il ne boit pas mon frère. Il ne fume pas. Il est resté là, près de la naissance. Il est père. On est, lui et moi, né à l'écart et dos à dos. Toute l'enfance on s'est battu. Pour jouer bien sûr. Toujours pour jouer.






































































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